La boulimie et les rapports avec l’entourage familial

Avec vos parents, vous ne parlez pas de ce qui vous préoccupe, vous réglez vos problèmes tout seul ou, en tout cas, vous cherchez seul une solution. Quand vos parents vous posent une question, vous dites que tout va bien. Pourtant, ils ont bien perçu que vous vous isoliez et que quelque chose ne tournait pas rond.

Mais vous niez tout problème. Vous souhaitez être indépendant, ce qui implique de ne pas demander d’aide à tout bout de champ. Mais la distance que vous mettez entre vous et vos parents pour vous sentir adulte est trop importante.

Ce que votre famille peut voir !

Mais bien que vous refusiez de parler de votre problème à votre famille, un jour ou l’autre vos parents vont commencer à percevoir des signes qui vont les avertir que quelque chose ne tourne pas rond.

Des placards qui se vident à vue d’œil

Pour l’entourage proche, l’état des placards et du réfrigérateur est un premier signal d’alerte. Hier, vos parents ont fait les courses pour la semaine, ils ont acheté une cargaison de biscuits. Le lendemain, quand ils rentrent du travail, il manque déjà trois paquets. Les placards vides parlent d’eux-mêmes et viennent révéler votre secret. Mais ce qui les étonne le plus, c’est que tout disparaît, pas seulement les gâteaux… Il y a les plaquettes de beurre, bouteilles de lait, plats en sauce, parfois même des aliments sortis tout droit du congélateur!

Quelle est la meilleure manière de surveiller le gavage du moment où on est boulimique ?

Quand l’existence s’est commuée en une douleur atroce, il faut se sustenter d’une autre manière, afin de contrôler les manifestations de la boulimie. Il ne faut pas manger beaucoup, cependant manger correctement. Et il faudrait réintroduire les protéines et les féculeux, en petites parts. Pour arriver à vos fins, l’autocuiseur sera un appareil obligatoire pour cuisiner en un rien de temps un casse-croute généreux et adapté.

Les reflux nauséabonds

La boulimie est une maladie que vous tenez souvent secrète. Vos parents ne figurent pas dans la liste de vos confidents. D’ailleurs, vous n’en avez aucun. Cependant, ce silence amène à des découvertes parfois très bruyantes ou nauséabondes qui viennent s’ajouter à l’histoire des placards. Car le fait de vous faire vomir dans les toilettes, dans le lavabo ou dans la douche est à l’origine d’odeurs très désagréables. Des bruits viennent également alerter votre famille qui imagine alors ce qui se passe dans les toilettes lorsque vous y êtes enfermé. Vous sortez, l’air de rien, face à eux rien ne transparaît, mais vos parents s’inquiètent. Et quand vos parents sont devant l’évidence de la boulimie, ils ont eux aussi beaucoup de mal à vous en parler car ils préfèrent ne pas penser que vous avez un problème.

La réaction des parents de boulimiques

Une maman me disait : « Je ramasse des sacs de vomi qui traînent dans les armoires, je remplis le frigo sans faire de commentaires, je parfume la maison, mais là, je n’en peux plus. Alors hier, je l’ai prise à part et je lui ai dit que je ne voulais plus voir de traces de ce qu’elle faisait, que je préférais même qu’elle ne mange plus, mais au moins qu’elle arrête de se faire vomir. Pour moi, c’est une torture. Je rentre du travail et j’entends la chasse d’ eau. Je sais ce qui s’ est passé et je perds mon sang-froid ».

Cette mère a beau aimer sa fille, elle se sent complètement dépassée, perdue, elle a l’impression que plus personne ne contrôle la situation. Alors, elle tente d’instaurer quelques limites dans le but de faire cesser la boulimie. Les parents ne trouvent pas toujours les mots justes et, lorsqu’ils se décident à aborder le sujet, c’est déjà trop tard, toutes leurs angoisses se déversent en un flot de paroles démesuré, en cris, en pleurs. La communication ne peut plus s’établir. C’est pour cette raison qu’il est conseillé aux parents de participer à des réunions rassemblant des proches de personnes souffrant de troubles alimentaires. Cela leur offre un lieu pour s’exprimer et pour tenter de comprendre comment réagir dans la vie quotidienne. Mais la honte que ressentent les boulimiques reste souvent un barrage à la parole, cette impression d’être sale, de se sentir comme un animal soumis à ses instincts, la sensation d’être moins que rien.